15 septembre 2024 24°dim.ord.B Il fallait
« Il commença à leur enseigner qu’il fallait qu’il souffre beaucoup, […] qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. »
Frères et sœurs,
Bénédicte Delélis journaliste à Famille Chrétienne, raconte qu’elle est allée bavarder avec une pianiste qui venait de donner un concert époustouflant. Comme elle la félicite, cette femme lui apprend qu’elle est arrivée du Vietnam à Marseille comme boat people, à l’âge de 10 ans, avec ses trois petites sœurs et ses parents. Son père était en grand danger : il fallait fuir à tout prix pour sauver leur vie à tous. Le père, en effet, était un intellectuel connu, et le gouvernement communiste, qui avait pris le pouvoir au Vietnam, traquait ceux-ci comme de dangereux fomentateurs de révolte potentielle contre la nouvelle et implacable dictature. Aussi, y avait-il eu, quelques semaines auparavant, un conciliabule à la maison. Leur oncle était venu et avait déclaré à son frère, le père des enfants : « J’ai beaucoup réfléchi : Je te propose que nous échangions nos identités. Tu es recherché, pas moi. Tu parles plusieurs langues, moi, je suis plutôt manuel : je ne saurai pas me débrouiller dans un pays étranger. On va faire partir mes enfants. Puis, tu quitteras le pays avec les tiens, sous mon nom. Et là-bas, en liberté, tu t’occuperas de tout le monde. » Le père faillit s’étrangler de stupeur : « Tu es fou ? Ils veulent me tuer, tu risquerais la mort ! – Je sais, reprit l’oncle. Écoute, je suis trop vieux pour apprendre une autre langue. Toi, tu sauras permettre à la famille de survivre. En plus, mes enfants sont plus grands, les tiens ont besoin de toi. » La mort dans l’âme, le père finit par consentir au terrible troc. Et de nuit, ils partirent, l’estomac noué, silencieux, pour ce triste jeu de piste vers le bateau qui leur faisait tout quitter. Plusieurs mois après, parvenus à l’abri, ils apprirent que l’oncle, sous le nom de son frère, avait été fusillé. « Nous devons nous montrer dignes de son sacrifice pour nous », lui dit le professeur de piano.
L’histoire débute le 6 juin 1944 en Normandie à Omaha Beach. Le capitaine John Miller (Tom Hanks) et ses hommes débarquent sur une plage où la bataille fait rage. Les soldats américains se font massacrer sur les plages normandes et seuls survivent ceux qui se mettent à l’abri d’une dune. Mais impossible d’aller plus loin. Avec l’aide de torpilles bangalores, les unités américaines traversent les différents obstacles et éliminent les derniers défenseurs allemands. Les pertes sont effroyables. En Angleterre, on se rend compte que 3 des 4 frères de la famille Ryan sont morts au combat. L’un sur le sol de la Nouvelle-Guynée, le second à Omaha Beach et le dernier à Utah Beach. Une mission de secours est organisée pour retrouver le dernier des quatre frères, James F. Ryan (Matt Damon), parachuté derrière les lignes ennemies la veille du débarquement, avec les forces aéroportées. Le capitaine Miller, accompagné pour l’occasion d’un petit groupe d’élite de 8 hommes, part à la recherche de ce Ryan. Mais les soldats qui l’accompagnent commencent à douter de la mission et se posent des questions. mais le doute s’efface lorsque, dans un village normand en ruines, l’un des soldats du rang se fait tuer par un sniper allemand. La recherche de Ryan s’intensifie ce qui n’exclue pas parfois des erreurs concernant l’identité des parachutistes qu’ils rencontrent. Ce n’est que plus tard, par hasard, que Miller trouve Ryan. Ce dernier est chargé de surveiller un pont très important sur le Merderet. Le capitaine lui annonce qu’il a perdu ses trois frères et qu’il doit rentrer chez lui, mais Ryan ne veut pas abandonner ses amis qui ont défendu ce pont autant que lui. Pourquoi mériterait-il plus qu’un autre de rentrer au pays ? Miller décide alors de rester un peu avec Ryan et d’attendre les renforts américains. Mais il sait que les Allemands attaqueront avant l’arrivée de ces renforts. Alors, il décide de fortifier la ville en vue de l’attaque ennemie. Les Allemands attaquent ! La bataille fait rage entre un régiment S.S. avec des unités blindés et le petit groupe d’américains. Finalement, au dernier moment, alors que les hommes de Miller battent en retraite et que les allemands franchissent le pont avec leurs tanks, des avions alliés font fuir les assaillants. Sur les 8 hommes partis à la recherche de Ryan, seuls 2 parviendront à s’en tirer. Le capitaine Miller est en train de mourir ; il dit simplement à Ryan : « mérite mérite »…. Ryan sera rapatrié chez lui, aux Etats-Unis, en Iowa. Il essayera de vivre du mieux qu’il pourra pour honorer le sacrifice de ces hommes qui sont morts pour le sauver.
Je pense plus simplement à une maman à qui je disais mon admiration devant toute l’énergie qu’elle déploie pour son enfant porteur de handicap, qui me répond comme si c’était naturel : « Faut bien ! »
Il fallait que Jésus souffre beaucoup, qu’il soit tué…
Il faut aujourd’hui que nous méritions le sacrifice de Dieu pour nous.