3° dim. de l’Avent 2024 Gaudete
C’est le dimanche de la joie. Pourquoi et comment pouvons-nous être dans la joie alors que l’ambiance sociale et politique, familiale et mondiale est souvent angoissante ?
Reprenons simplement quatre phrases de la prophétie de Sophonie. « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! » Fille de Sion, c’est nous l’Eglise. « Pousse des cris de joie ». C’est un impératif. Pour être dans la joie, il faut le vouloir. Au-dessus de chez monsieur J’ai Pas Envie, 53 rue de la Colombe de Pluie, habite une petite dame toute ronde et rose qui s’appelle madame Ca C’est Chouette. Quand il pleut, madame C C’est Chouette dit : « Ca c’est chouette, je vais sortir et comme ça ma toilette sera faite ! » Quand il fait soleil, elle dit : « Ca c’est chouette, ma tarte va cuire toute seule sur la fenêtre ! » Si personne ne vient la voir, elle dit : « Ca c’est chouette, je vais finir mon livre ! » Si quelqu’un vient, elle dit : « Ca c’est chouette, j’avais justement cuit un gros gâteau ! » Or, un beau jour, monsieur J’ai Pas Envie et madame Ca C’est Chouette se retrouvent tous les deux dans l’ascenseur. Et l’ascenseur tombe en panne. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, je vais commencer mon déjeuner ici. -Moi, j’ai pas envie, dit monsieur J’ai Pas Envie. -Oh, mais si, mais si, dit madame Ca C’est Chouette, goûtez-moi un peu ce jambon de pays. Allez, bon appétit, monsieur J’ai Pas Envie ! » Mais le repas est fini, et la panne d’ascenseur dure encore. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, je vais finir le pull de mon neveu. -Moi, j’ai pas envie de tricoter, dit monsieur J’ai Pas Envie. -Ah, allez, tricotez donc un peu ! dit madame Ca C’est Chouette. Ca passe le temps ! » Et le tricot s’allonge, s’allonge, il s’allonge tellement qu’il devient trop grand pour le petit neveu de madame Ca C’est Chouette. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, comme ça, je vais vous le donner». Et monsieur J’ai Pas Envie enfile le pull. Et la panne dure toujours. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, parce que je dors debout ». Et elle baille. « Mais j’ai pas envie de dormir debout, moi, dit le pauvre monsieur J’ai Pas Envie. » Madame Ca C’est Chouette ne lui répond pas parce qu’elle dort déjà. Alors, il la regarde dormir debout, si jolie, toute rose, avec ses bouclettes. Et quand on vient les délivrer, monsieur J’ai Pas Envie dit à madame Ca C’est Chouette : « J’ai pas envie de vous quitter. -Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, parce que moi non plus ! » Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
Faire de madame Ca C’est Chouette une optimiste inconditionnelle serait simpliste. Elle vit dans le réel : la preuve en est son ouverture aux autres. Le motif de sa joie est le don sans contrepartie : elle partage son jambon de pays, tricote pour son petit neveu, donne le pull devenu trop grand. Mais son véritable secret réside dans la gratitude. Si elle ne semble jamais lasse de donner, c’est d’abord qu’elle ne se lasse pas de se réjouir : « Ah, ça c’est chouette ! » Au point que, contagieuse, sa reconnaissance rejaillit sur monsieur J’ai Pas Envie.
« Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! » Le Seigneur insiste. Il faut y aller, quoi !
« Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. » Nous avons dans l’Eglise des Trésors notamment la confession et la prière de Libération par lesquelles le Seigneur lève les sentences. » Un certain Père Matéo était né d’un père anglais et d’une maman de quelque part entre le Chili et l’Uruguay là où il y a des volcans, ce qui pouvait expliquer son tempérament …volcanique. Il a été un prêtre très zélé pour répandre le culte du Sacré-Cœur dans la première moitié du XX° siècle (il n’est pas béatifié mais il est tout de même dans la fresque de la chapelle des sœurs de la Visitation à Paray-le-Monial). Il racontait ce fait : un prêtre recevait régulièrement en confession un pénitent qui accusait toujours les mêmes péchés. Cette fois-là, après avoir entendu sa confession qu’il connaissait par cœur, le prêtre lui dit : « Tu as encore recommencé, je ne te donne pas l’absolution ». S’il vous plait, Padre, je regrette. « Non, pas question, tu dis chaque fois la même chose et tu recommences. Cette fois, ça suffit ». Mais voilà, il se confessait sous une croix, une assez grande croix sur laquelle il y avait Jésus. Et à ce moment-là, les deux ont entendu cette voix tombant de la croix : « Et moi je te pardonne parce que tu m‘as coûté trop cher ».. Conclusion : quand vous vous confessez, assurez-vous bien qu’il y a un crucifix pas loin. Et puis surtout, n’ayez pas peur de vous confesser même si vous redites les mêmes péchés que la dernière fois. Si ce n’est pas une liste toute faite, mais la réalité et que vous regrettez vraiment, le Seigneur vous pardonnera. On appelle la confession le « baptême laborieux ». « laborieux » parce que aller se confesser cela demande un certain effort pour identifier son péché, pour le formuler, pour le dire au prêtre, mais « baptême » parce que c’est comme si nous étions baptisés. C’est une grâce de renouvellement profond, un nouveau départ dans la Lumière du Seigneur.
« Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. » Gwenaëlle est institutrice dans la maternelle d’une école hors contrat. Ce jour-là, elle explique aux enfants que Jésus est dans notre coeur depuis notre baptême… Un moment après, elle voit Pierre-Louis, quatre ans, pleurer à grosses larmes. Elle lui demande ce qui se passe. Il répond : « C’est parce que je cours trop vite »… Ne comprenant pas le lien avec ses pleurs, elle ne sait pas trop quoi lui dire. Elle essaie de le consoler. Mais Pierre-Louis continue de sangloter. « Qu’y a-t-il qui ne va pas ? » Et il répond de nouveau : « Je cours trop vite… » Gwenaëlle n’arrive pas à comprendre pourquoi le fait de courir trop vite suscite tant de chagrin. Mais, étant sûr maintenant que la clef du mystère se cache sous cette expression, elle prend une troisième fois Pierre-Louis pour bien l’écouter… Et le petit garçon finit par expliquer que s’il court trop vite, Jésus qui est dans son coeur risque de perdre l’équilibre et de tomber. Mais une petite Aurélie qui a quelques mois de plus que Pierre-Louis le prend par l’épaule et lui dit : « Mais Jésus, il s’accroche »…
« Tu n’as plus à craindre le malheur. Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. » Amen Alléluia !
Les bonus : https://youtube.com/shorts/5kBuXrFpZls?si=aGsr24hI48Ir59pH