14 septembre 2024 La Croix Glorieuse.

La croix, disait le saint Curé d’Ars, c’est l’échelle du Ciel. Elle nous permet en effet de prétendre rejoindre Dieu. Une échelle facilite l’accès à un arbre, ou au toit d’une maison. Saint Jean-Marie Vianney parlerait peut-être aujourd’hui d’un ascenseur. Pour fabriquer une échelle et la planter, et plus encore un ascenseur, il a fallu des matériaux solides, des outils, une somme considérable de savoir-faire et d’énergie. Pour « installer »  la croix, que d’ingéniosité et d’amour il a fallu au Seigneur !

Aujourd’hui il nous est demandé simplement de monter à l’échelle, d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur ; c’est l’acte de foi. Imaginons Jean-Claude qui arrive au Ciel. Le Seigneur lui dit: « Jean-Claude, dis-moi une bonne raison de t’accueillir au Ciel, c’est-à-dire en pleine communion avec moi qui ne suis que Lumière et Amour »…. ? Que répondre… ? « Je ne suis pas parfait mais je ne suis pas Hitler ». « Je ne suis pas sainte Thérèse de l’Enfant Jésus mais je me suis efforcé de faire du bien… » « Si moi je n’entre pas, alors je ne sais pas qui vous mettrez dans votre Ciel ! » Savez-vous ce que Jean-Claude répondrait ? « Père, vous avez une seule raison de m’accueillir. C’est parce que votre Fils qui reçoit même Adoration et même Gloire que vous a donné sa vie pour moi, Jean-Claude. Et à mon baptême, je suis devenu Jésus. Je suis devenu Christ grâce à sa mort et sa résurrection. C’est Jésus qui m’a obtenu le droit, l’audace, de vivre éternellement en votre Présence, d’être lumière dans votre Grande Lumière, d’avoir part à votre immense Gloire. Et tout ce que j’ai pu faire de bien c’était simplement des preuves de votre amour pour moi. »

Sans doute avez-vous vu des croix orthodoxes. En plus de la barre verticale et de la barre horizontale, il y a une barre oblique. Une explication :  autrefois il y avait des balances à deux plateaux. A la boucherie, par exemple, on mettait le morceau de viande à peser sur un des plateaux et sur l’autre, on mettait des poids jusqu’à ce que le fléau, c’est  à  dire cette espèce d’aiguille entre les deux plateaux, soit parfaitement verticale. Tant que le fléau était oblique, cela signifiait qu’un des deux plateaux étaient plus lourd que l’autre. Sur la croix, cette barre oblique fait fonction de fléau. Elle signifie que la miséricorde du Seigneur sera toujours d’un poids plus lourd que tous nos péchés. La miséricorde du Seigneur fera toujours pencher la balance en notre faveur. Là aussi, encore faut-il que nous le voulions. La miséricorde du Seigneur est infinie mais l’homme peut aussi être têtu à l’infini !   

La croix est aussi représentée comme une ancre. Pensons aux ancres non pas des bateaux mais des alpinistes. Ils lancent l’ancre au sommet du rocher et après avoir vérifié qu’elle est solidement amarrée, ils peuvent grimper à la corde et atteindre leur but. La croix du Seigneur est plantée dans le Ciel. Heureux celui qui s’y amarre, il aura accès aux Trésors de l’amour de Dieu. Dans la Lettre aux Hébreux chapitre 6, versets 19 et 20, nous lisons : « Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur, lui qui est devenu grand prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité. »

La croix c’est aussi le caducée des professions médicales. Saint Jean applique l’épisode du serpent d’airain à la croix de Jésus. Au cours de la traversée du désert par les  Hébreux,  des morsures de serpents mortelles sont interprétées comme une nouvelle plaie pour ramener le peuple à la foi. Moïse est chargé par le Seigneur de fondre un serpent de bronze et de le mettre au sommet d’un mât. C’est une invitation du Seigneur : « Regarde vers moi ». Ce serpent est dit « serpent brûlant ». Avec Jésus nous comprenons qu’il s’agit du serpent brûlant d’amour. Les professions médicales ont accaparé le symbole comme pour dire : « Vous souffrez de maux physiques ou psychiques, regardez vers nous, venez nous voir ». La croix de Jésus nous apprend que nous souffrons d’une maladie plus grave qui s’appelle le péché. Seul Jésus peut nous en guérir. Heureux qui a l’humilité de compter sur Jésus pour être libéré de tout ce qui l’empêche d’aimer en vérité.

La croix est aussi le plus grand des transformateurs. Elle transforme les milliards de volts d’amour de Dieu en du 220 pour que nous puissions produire de la force, de la lumière, et de la chaleur. Mais elle peut être aussi transformateur dans le sens où Jésus me donne d’être producteur de courant d’amour pour sa Gloire et le salut de mes frères. C’est le fameux « Mon Dieu je vous l’offre » qui n’ajoute rien à Dieu mais qui me permet de coopérer à son Œuvre. Voilà quelques-unes des raisons qui font que la croix de Jésus peut être dite glorieuse.

Les bonus : Porter sa croix (youtube.com)