Mercredi 13 novembre 2024 Jésus prêtre

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 17, 11-19) : « En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance, et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » à cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ?   Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

Jésus leur avait dit : « Allez vous montrer aux prêtres ». Et Jésus loue le seul qui soit revenu vers lui. Intuitivement, ce lépreux guéri a compris que le seul prêtre désormais c’est Jésus.  Jésus est prêtre non pas selon l’ordre d’Aaron, cette famille qui de génération en génération assurait le service au temple de Jérusalem, mais selon l’ordre du roi Melchisédech qui avait offert à Abraham, le pain et le vin… Tiens tiens, le pain et le vin ! C’est raconté au chapitre 14 de la Genèse : « Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-haut. Il bénit Abram  en disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a créé le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris. » Le prêtre de l’Eglise catholique représente Jésus le Grand-prêtre selon l’ordre du roi Melchisédech, un sacerdoce qui ne se transmet pas par filiation mais par ordination. Le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédek.  Un prêtre de Haute-Loire, le Père Paul Best,  venait d’être nommé curé d’un gros bourg et de plusieurs villages alentour. Le dimanche suivant son installation dans le plus important des clochers, il s’en va dire la messe dans une des églises qu’il doit aussi desservir. Comme il n’y est encore jamais allé, il part plus tôt pour être sûr de trouver la clef de la sacristie, d’avoir le temps de vérifier que la sonorisation fonctionne bien, etc etc…. Il arrive sur la place de l’église, et se gare tranquillement. Les rues sont quasiment désertes, mais en sortant de sa voiture, il aperçoit un homme en bleu de travail qui pousse sa brouette. Heureux à l’idée de faire connaissance de son premier paroissien, il s’avance vers lui, lui tend la main en disant : « Je suis votre nouveau curé »… Le paroissien en question s’arrête, pose sa brouette, mais il dit au curé un peu interloqué : « Je ne serre pas la main au chef des druides »… 

Dans toutes les cultures et les religions, des hommes ont été chargés de mettre le peuple en lien avec la divinité et désignés pour accomplir des rites sacrés. Mais le sacerdoce catholique est d’une toute autre nature. « Le prêtre n’est pas un sorcier, dit Guy Gilbert, mais un sourcier. » Il n’est pas l’homme du sacré, mais le disciple de Jésus qui a assez de candeur et de foi pour penser qu’il peut aussi être un apôtre.

Un prêtre recevait les doléances de paroissiens parce qu’on leur avait enlevé le curé résident. Le Père Evêque n’avait pas pu le remplacer. Mais la paroisse n’était pas particulièrement pratiquante. Le prêtre qui desservait cette paroisse a écouté ces paroissiens orphelins  puis il leur a dit malicieusement : « Si je comprends bien, pour vous, les prêtres sont un peu comme des bornes d’incendie. Tout le monde en veut une mais personne ne souhaite s’en servir » … Qui est Dieu pour nous ? Une force cosmique ? Quelqu’un qui va arranger les choses ? Un distributeur automatique ? ou bien un Père qui envoie son Fils et son Esprit ? De notre représentation de Dieu, dépendra notre façon d’envisager le prêtre.

Voici la Prière d’un laïc pour son curé. « Tout d’abord, Seigneur, nous te remercions de ce que ces hommes aient accepté de devenir nos curés. Si par hasard ils avaient préféré un métier, une épouse et un foyer, nous serions bien ennuyés. Merci, mon Dieu, de leur avoir donné le courage de se mettre à ton service et au nôtre. Grâce à eux, nous pouvons jouir de ta Présence et mourir en paix. Merci Seigneur, pour les défauts de nos curés : des gens parfaits supportent mal la faiblesse ; des gens bien portants méprisent les petites natures. Seigneur, tu as mieux calculé que nous ! Et maintenant, nous te prions pour le ministère de nos curés. Fais que, s’ils réussissent, ils ne triomphent pas et que, s’ils échouent, ils ne se découragent pas. Ton Règne n’est ni dans le succès, ni dans l’échec ; il est dans l’amour. Garde nos curés dans ton Amour ! Nos curés doivent être des phénomènes : pédagogues avertis, spécialistes des questions du foyer, champions de science et de délicatesse au confessionnal. En visite chez les gens cultivés, il leur faut discuter correctement du dernier roman à la mode sous peine de passer pour de gros lourdauds ; avec les paysans, il faut connaître les questions agricoles et les autres. J’oubliais, Seigneur, que dans la rue, ils doivent répondre à tous les saluts sans avoir cependant des yeux à facettes comme certains insectes et que le dimanche, il leur faut être orateurs, chanteurs, musiciens et pas mal d’autres choses. Fais, Seigneur, que nous jugions ces spécialistes universels avec indulgence. Si notre Curé réussit le quart de toutes ces spécialités, fais que nous soyons satisfaits ! Donne-moi, Seigneur, la grâce d’être charitable pour mon curé. S’il fait des réunions de femmes, que je n’aille pas répéter que le curé est gouverné par le sexe dit faible ; s’il est gros, qu’il fait la bombe ; s’il est maigre, qu’il est rongé par le remords . Donne-moi de lui témoigner délicatesse et garde ton prêtre dans la joie. Amen. »

Les bonus : Les prières les plus drôles ou originales ! (youtube.com)