Vendredi 12 septembre 2025 Digne de confiance
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre à Timothée (1 Tm 1, 1-2.12-14) : «Paul, apôtre du Christ Jésus par ordre de Dieu notre Sauveur et du Christ Jésus notre espérance, à Timothée, mon véritable enfant dans la foi. À toi, la grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père
et du Christ Jésus notre Seigneur. Je suis plein de gratitude envers celui qui me donne la force, le Christ Jésus notre Seigneur, car il m’a estimé digne de confiance lorsqu’il m’a chargé du ministère, moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent. Mais il m’a été fait miséricorde,
car j’avais agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi ; la grâce de notre Seigneur a été encore plus abondante, avec la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus. »
Quelle espérance formidable nous donne ce témoignage de saint Paul. Il avoue qu’il a été blasphémateur, persécuteur, violent. Ce n’est pas rien ! Et cependant, Le Seigneur l’a trouvé digne de confiance ! Mais en fait il en est toujours ainsi ! saint Paul n’est pas un cas exceptionnel.
Car Le Seigneur Dieu est un bricoleur de génie. Avec un couple stérile, Abraham et Sara, il engendre un peuple. Avec un bègue, Moïse, il fait un prophète. Avec un petit berger, David, il anéantit les tyrans. Avec un homme trompé, Osée, il crie sa fidélité. Avec une femme légère, il évangélise la Samarie. Avec des lâches, il invente les apôtres. D’un renégat, il fait le premier pape. Un chef de commando de ratissage antichrétien devient saint Paul, amoureux de Dieu. D’un blouson doré, bourré d’argent et de vanité, il nous fait un saint François d’Assise. D’un prêtre ambitieux et plutôt intéressé, il fait saint Vincent de Paul. D’un militaire dévergondé il fait saint Charles de Foucauld. Dieu choisit ce qui est faible pour confondre la sagesse des sages. Heureux celui qui croit que chaque être humain, même le plus vil, est invité à partager l’intimité de Dieu pour toujours.
Et pour nous qui traversons parfois des doutes sur l’intérêt de notre personne pour le Seigneur, et sur le sens de nos journées que nous estimons pauvres, c’est le moment de nous rappeler la belle prière de la poétesse Marie-Noël : ” SEIGNEUR, REGARDEZ-MOI : en passant, abritez-vous un moment dans mon âme, mettez-là en ordre, d’un souffle sans en avoir l’air, sans rien me dire. Si vous avez envie que je croie en vous, apportez-moi la foi. Si vous avez envie que je vous aime, apportez-moi l’amour. Je n’en ai pas, je n’y peux rien. Je vous donne ce que j’ai, ma faiblesse, ma crainte, et cette tendresse qui me tourmente et que vous voyez bien, et cette détresse et cette honte affolée, mon mal, rien que mon mal, c’est tout, et mon espérance “. Quelquefois aussi je me présente à Dieu comme une porteuse de peines, chargée de tous les fardeaux du voisinage, et je lui dis : ” Ne faites pas attention à moi, je ne peux pas vous plaire. Regardez seulement les souffrances que je vous apporte comme un pauvre commissionnaire qui vient de la part des autres. Voici le mal de mon père, voici celui de mon ami, celui de tel et tel autre “. ” Vous voilà, mon Dieu. Vous me cherchiez ? Que me voulez-vous ? Je n’ai rien à vous donner. Depuis notre dernière rencontre, je n’ai rien mis de côté pour vous, rien, pas de bonne action, j’étais trop lasse. Rien, pas de bonne parole, j’étais trop triste. Un certain dégoût seulement, l’ennui, la stérilité… “. – ” Donne… ” La hâte chaque jour de voir la journée finie sans servir à rien, le désir du repos, loin du devoir des oeuvres, le détachement du bien à faire, la lassitude de vous, ô mon Dieu “. – ” Donne… ” La torpeur de l’âme ; le remords de ma mollesse et la mollesse plus forte que le remords “. – ” Donne… ” Le besoin d’être heureuse, la tendresse qui brise, ma douleur d’être moi sans recours “. – ” Donne… ” Des troubles, des épouvantes, des doutes “. – ” Donne… ” Seigneur, voilà que comme un chiffonnier vous allez, ramassant des déchets, des immondices… mais qu’en voulez-vous faire, Seigneur… – ” Le Royaume des Cieux.
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