12 juin 2024 selon les Ecritures

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 17-19) : « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

Aujourd’hui en 2024, lorsque nous entendons « Loi » et « commandements » nous entendons immédiatement prescriptions méticuleuses de comportement, d’obligations légales. Et nous entendons amendes et poursuites judiciaires. Mais à l’époque de Jésus, c’est d’abord un livre, notre Ancien Testament. Ce livre ne fait pas que donner des prescriptions liturgiques, comportementales, alimentaires, relationnelles.  Il annonce le Messie souffrant et ressuscitant, et l’Eglise, le Peuple de l’Alliance Nouvelle et définitive.   Jésus annonce qu’il vient réaliser ce qui est écrit. Mais pas tout seul. Il nous sauve en nous associant à sa Mission. Il vient mettre en pratique les annonces inscrites dans le marbre des livres depuis la Genèse jusqu’à Zacharie. Avec son Eglise. C’est impressionnant de constater en lisant le Premier Testament que toute la vie de Jésus y est annoncée avec tant de précisions. Sa naissance virginale. Son imprégnation par le Seigneur Esprit-Saint. Sa nature divine. Toute sa prédication. (on est frappé de découvrir les béatitudes cachées dans les Psaumes ou dans des prophètes comme Sophonie : « Cherchez le Seigneur vous tous les humbles de la terre. Cherchez la justice cherchez l’humilité »): Et puis les détails de sa Passion. Voilà pourquoi revient souvent dans les évangiles l’expression « selon les Ecritures ». Bien sûr, seul Jésus pouvait aller chercher dans l’Ancien testament ces annonces.  Réécoutons le dernier chapitre d’Isaïe par exemple : « Réjouissez-vous avec [l’Eglise] ! Exultez en elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui la pleuriez ! Alors, vous serez nourris de son lait, rassasiés de ses consolations ; alors, vous goûterez avec délices à l’abondance de sa gloire. Car le Seigneur le déclare : « Voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve et, comme un torrent qui déborde, la gloire des nations. » Vous serez nourris, portés sur la hanche ; vous serez choyés sur ses genoux. Comme un enfant que sa mère console, ainsi, je vous consolerai. Oui, dans [l’Eglise], vous serez consolés.|…] Moi, je viens rassembler toutes les nations, de toute langue. Elles viendront et verront ma gloire : je mettrai chez elles un signe ! |…] Et, de toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur, |…] Je prendrai même des prêtres et des diacres parmi eux, – dit le Seigneur.

Seul Jésus avait le logiciel pour constituer le portrait-robot du Messie annoncé, de sa façon de nous sauver. Cela veut dire que lorsque Jésus dit « Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux », il ne parle pas seulement de rubriques à appliquer, donc de sanctions éventuelles. Il parle d’une Personne à découvrir, d’un salut à explorer, d’une Eglise à aimer, donc de possibles hérésies. « Être déclaré petit dans le Royaume » ne vise pas d’abord des manquements à des préceptes, mais des dérives dans la foi. Jésus poursuit « Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux ». L’Eglise est ce scribe « devenu disciple du royaume des Cieux comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. » L’Eglise lit l’Ancien Testament sans chercher l’invention ni un simple inventaire mais le vrai Jésus toujours inventif. A travers le prisme de Jésus, l’Ancien Testament trouve son sens. Le saint par la grâce de Dieu accomplit la Loi et les Prophètes, au sens où il les met en pratique, il les donne à voir. Terminons par une blagounette. Un rabbin juif se lamentait de ce que son fils qu’il avait envoyé étudier à Jérusalem en soit revenu catholique. Le fils y avait eu une révélation et s’était fait baptiser au grand dam de son Père. Et ce Père  inconsolable en parle un jour à un ami rabbin. Celui-ci lui conseille d’interpeler directement Adonaï le Seigneur à la synagogue. Alors un soir, le Rabbin inconsolable crie sa détresse à Adonaï. « Je croyais bien faire en envoyant mon fils à Jérusalem ; et il est devenu catholique. C’es l’abomination de la désolation ! » Il entend alors le Seigneur lui dire : « Je connais ; il m’est arrivé exactement la même chose » ; – « Alors qu’avez-vous fait Seigneur ? » – « Un Nouveau Testament »…

BONUS: Comment parler de l’avortement ? https://youtube.com/shorts/9nZvi98nv_8?si=h9BE6VlhwZ1xmjTQ