Mardi 11 février 2025 Lourdes
Nous fêtons aujourd’hui Notre Dame de Lourdes. On a dit que Notre Dame de la Salette en 1846 rappelle les commandements. C’est le langage un peu difficile à entendre des prophètes. On a dit aussi que Notre Dame de Fatima en 1917 c’est le langage de l’Apocalypse, avec les visions données aux enfants. Entre les Prophètes et l’Apocalypse, entre 1846 et 1917, en 1858, à Lourdes, le langage plus doux de l’évangile. « Allez à la fontaine. Vous vous y laverez ». C’est le rappel du baptême. « Faites construire une chapelle ; vous y viendrez en procession » : Dieu fait sa demeure parmi nous et nous envoie. Mais il ne faut pas oublier que l’évangile s’ouvre par cette invitation : « Convertissez-vous ! » Et en effet, la Vierge Marie a répété trois fois le mot Pénitence. « Pénitence pénitence pénitence ». Avec une singulière insistance, la Vierge Immaculée demande la prière et la pénitence pour les pécheurs. Ces mots ” pour les pécheurs ” s’inscrivent profondément dans l’âme de Bernadette. A Lourdes et à Nevers, elle portera, jusqu’à l’angoisse, le souci des pécheurs ; elle en aura l’obsession. Pour les pécheurs : son chapelet, son chemin de la Croix, l’acte de contrition, la communion. Elle supporte tout pour les pécheurs : le parloir, la maladie, les remèdes. Parfois, elle n’en peut plus, ni physiquement, ni moralement.
Dans son carnet intime, celle qui est devenue en religion sœur Marie-Bernard écrit : ” O Jésus et Marie, faites que toute ma consolation en ce monde soit de vous aimer et de souffrir pour les pécheurs. ” Quand sa ferveur devient plus intense : ” C’est pour le gros pécheur, dit-elle. – Vous le connaissez ? lui demande-t-on. – Non, mais la Sainte Vierge le connaît. ” Sa prédilection pour les pécheurs se manifeste dans le fait suivant. Un touriste de Cauterets, qui se reconnaît dévoyé et athée, apprend par la presse que la Vierge a souri à Bernadette. Il se rend au Cachot et il est reçu par Bernadette. ” Comment souriait-elle cette belle dame ? – Oh ! monsieur, il faudrait être du ciel pour refaire ce sourire. – Ne pourriez-vous pas le faire ? Je suis un incrédule et je ne crois pas aux apparitions. – Puisque vous êtes un pécheur, je vais vous refaire le sourire de la Sainte Vierge. ” Le comte de Bruissard poursuit son récit : ” L’enfant se leva lentement, joignit les mains, esquissa un sourire céleste que jamais je n’avais vu sur des lèvres mortelles. Elle souriait, les yeux tournés vers le ciel. Je demeurai immobile, persuadé d’avoir vu le sourire de la Vierge sur la figure de la voyante. ” Le touriste de Cauterets alla à la Grotte et se convertit. Vraiment, Bernadette a pris au sérieux les paroles de la Vierge : ” Priez ; faites pénitence pour la conversion des pécheurs.
« Notre Dame de Lourdes, Toi qui, comme une mère aimante, révélais à Bernadette les mots de la prière, apprends nous à prier. Ta vie est toute entière tournée vers Dieu par Jésus son Fils et ton Fils. Avec ce chapelet que nous prions, nous voudrions te confier la vie de ceux que nous aimons et celle de toutes les familles de la terre. Que la tendresse dont tu entourais jésus, ton enfant, soit celle qui guide toutes les mères. Aide nos enfants et petits-enfants à découvrir combien ils sont aimés de Dieu. Enveloppe d’une attention particulière, ceux et celles d’entre nous qui sont plus fragiles, ceux que la fatigue, le désespoir, la maladie, découragent. Ravive en nous l’espérance qui était la tienne, au matin de Pâques. Notre Dame de Lourdes : Veille sur les femmes et les hommes de ce temps.Tourne sans cesse nos regards et nos coeurs vers Jésus, Lui qui nous fait connaître le Père. Amen ! »
« Ô Vierge Immaculée, Mère de miséricorde, santé des infirmes, refuge des pécheurs, consolatrice des affligés, tu connais mes besoins, mes peines et mes souffrances, daigne abaisser sur moi un regard favorable. En apparaissant dans la grotte, tu as bien voulu qu’elle devienne le lieu privilégié d’où tu répands tes faveurs et déjà des malheureux y ont trouvé remède à leurs peines, à leurs infirmités spirituelles et temporelles. Je viens aussi, avec pleine confiance, implorer tes maternelles faveurs ; exauce, Ô tendre Marie, mon humble prière et comble-moi de tes bienfaits, et je m’efforcerai d’être digne et d’imiter tes vertus pour participer un jour à ta gloire. Ainsi soit-il. »
Alors demandons à Bernadette : Pour mettre dans tes pas mes pas trop hésitants,
S’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots.
Ils sont pour moi symbole, à la fois, de bon sens,
D’esprit de pauvreté et de simplicité.
Tu sais bien, hélas, que tout cela me manque.
S’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots.
Tu allais ramasser le bois qui fait la flamme
Et réunit les hommes en les réconfortant.
Pour que je puisse aussi réchauffer ceux qui cherchent,
Ou silence, ou parole, ou sourire ou soutien,
S’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots.
Et s’ils sont trop petits, qu’ils me rendent modeste.
Que j’avance en sachant que je suis limité,
Avec des petits pas, des chutes, des relèves,
S’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots.
Pour aller vers Marie avec plus de confiance,
Pour découvrir l’eau vive offerte aux assoiffés,
Pour se rendre au repas du pain donné par grâce,
S’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots.
Pour monter vers le Père qui m’attend et qui m’aime,
Pour entrer dans la fête tout au bout du chemin,
Après avoir marché, portant mes joies, mes peines,
Tout en te demandant de me donner la main,
S’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots.
Les bonus : NON, LA SOUFFRANCE NE REND PAS PLUS FORT avec Anne-Dauphine Julliand