10 novembre 2024 -32ème dimanche du Temps Ordinaire Année B

Frères et sœurs,

Ce dimanche, le Seigneur nous fait une perfusion d’Espérance. Dans notre société de l’image, nous pouvons penser que ce qui fait la pluie et le beau temps ce sont les journalistes en vue, les « zélites » qui tirent les ficelles. Jésus nous dit que ce sont plutôt tous les actes de charité dont personne ne parle.

Un peu comme dans l’histoire de ce couple. Des petits vieux comme on en rencontre dans les contes d’Alphonse Daudet : elle, menue, proprette, bavarde comme une pie, mais surtout rieuse, très rieuse !… Pourtant, Juliette était aveugle depuis, 20 ou 30 ans. Lui, gros ours en peluche attentionné, était aux petits soins pour elle, veillant à tout, s’inquiétant, s’ingéniant à lui faire plaisir. “Comme le Bon Dieu est bon de m’avoir donné Albert !…, répétait souvent Juliette avec émotion. Albert ne disait rien, mais dans son regard attendri, on lisait que, pour lui, la réciproque était vraie. En riant beaucoup, Juliette racontait qu’ils ne s’étaient pas rencontrés vraiment : ils se connaissaient depuis l’enfance et c’étaient leurs parents respectifs qui avaient arrangé l’affaire. Après quelques entrevues pas très emballantes, Juliette avait décidé qu’au prochain rendez-vous, elle annoncerait bien honnêtement à Albert qu’elle ne souhaitait plus le revoir. Or voilà qu’au moment où Albert arrive, Juliette est piquée par une abeille !… Albert s’empresse, s’affole, tente de faire quelque chose, emmène finalement Juliette chez le pharmacien… “Vous comprenez que je ne pouvais pas lui dire ce jour-là ce que j’avais à lui dire…”, me dit Juliette, en riant de plus belle… Apparemment, elle n’en trouva plus jamais l’occasion ! A quoi ça tient, l’amour !… Une abeille !…

A Londres, il y a une femme qui se rend chaque jour dans le métro et qui reste assise sur le quai  juste pour écouter l’annonce enregistrée par son mari en 1950. Margaret Mc Collum après la mort de son Oswald Laurence s’asseoit sur le banc et attend d’entendre cet enregistrement devenu l’un des plus célèbre de Londres. En 2023 Oswald est mort en laissant un grand vide dans le cœur de Margaret . Donc Margaret a trouvé un moyen de sentir sa présence la plus proche. Mais , du jour au lendemain, après plus d’un demi-siècle, cette voix a été remplacée par un enregistrement électronique vide. Prise de détresse, Margeret a demandé cette cassette à l’entreprise du métro londonien pour continuer à écouter la voix de son mari chez elle. L’entreprise a eu connaissance de l’histoire émouvante et a décidé de restaurer l’annonce au seul arrêt de métro situé près de la maison où vit la femme, où tous les passagers peuvent écouter aujourd’hui la voix  d’Oswald Laurence et penser que l’Amour éternel existe vraiment !

On ne cesse de nous affirmer que la famille traditionnelle vit ses dernières heures. Quant à la natalité, elle bat des records à la baisse dans l’Hexagone, tandis que l’on n’a jamais autant recensé d’avortements en France. Pourtant, un sondage « Dans la tête des Français » visant à prendre le pouls de la société française tourne au plébiscite pro-famille : 83 % des sondés estiment que la famille est « ce qu’il y a de plus important » dans la vie. En ces temps complexes, comment ne pas considérer comme rassurant de voir cette réponse s’imposer loin devant l’argent (45 % des sondés), la sécurité (41 %), le logement (39 %), les loisirs (38 %), l’environnement (38 %) ou le simple fait de consommer (27 %) ? Quels que soient les oiseaux de mauvais augure, la famille perdure donc. Pourtant, nombreux sont ceux qui souhaitent clairement sa perte de nos jours, que ce soit par sectarisme ou par ultralibéralisme : après tout, rien de plus rentable qu’une société, qu’une famille qui dysfonctionnent. Deux appartements, deux voitures, consommer plus pour tenter de remplacer l’absence… Ou bien vivre seul chez soi, comme désormais la majorité des habitants de certaines grandes villes de France, telles que Rennes. En 2024, même si elle demeure un idéal de bonheur à bâtir et rebâtir chaque jour que Dieu fait, la famille passera donc encore et toujours avant tout le reste, l’argent, et même la sécurité.

Or la famille c’est une multiplicité de services au quotidien, des trouvailles d’attentions, ce sont des actes d’amour à fonds perdus, des pardons exprimés ou exercés dans le secret des cœurs, c’est l’obole de la veuve répétés des milliers de fois.

Nous pouvons prier pour que nos gouvernants repensent vraiment  la famille comme cellule de base de la société, qu’ils lui donnent les moyens de la Mission que le Seigneur lui a confiée, Mission de faire découvrir la joie du Don de soi, et ce faisant de nous rapprocher du Ciel un peu plus chaque jour tout en tricotant le meilleur pour une société de bienveillance. Amen !  

Les bonus : Ancien DJ il devient frère FRANCISCAIN – Témoignage de frère Jérémie Marie (youtube.com)