Samedi 11 octobre 2025 Justice divine
Lecture du livre du prophète Joël : « Ainsi parle le Seigneur : « Que les nations se réveillent, qu’elles montent jusqu’à la vallée de Josaphat (dont le nom signifie : le Seigneur juge), car c’est là que je vais siéger pour juger tous les peuples qui vous entourent. Lancez la faucille : la moisson est mûre ; venez fouler la vendange : le pressoir est rempli et les cuves débordent de tout le mal qu’ils ont fait ! Voici des multitudes et encore des multitudes dans la vallée du Jugement ; il est tout proche, le jour du Seigneur dans la vallée du Jugement ! Le soleil et la lune se sont obscurcis, les étoiles ont retiré leur clarté. De Sion, le Seigneur fait entendre un rugissement, de Jérusalem, il donne de la voix. Le ciel et la terre sont ébranlés, mais le Seigneur est un refuge pour son peuple, une forteresse pour les fils d’Israël. Vous saurez que je suis le Seigneur votre Dieu, qui demeure à Sion, sa montagne sainte. Jérusalem sera un lieu saint, les étrangers n’y passeront plus. Ce jour-là, le vin nouveau ruissellera sur les montagnes, le lait coulera sur les collines. Tous les torrents de Juda seront pleins d’eau, une source jaillira de la maison du Seigneur et arrosera le ravin des Acacias. L’Égypte sera vouée à la désolation, Édom sera un désert désolé, car ils ont multiplié les violences contre les fils de Juda, ils ont répandu leur sang innocent dans le pays. Mais il y aura toujours des habitants en Juda, ainsi qu’à Jérusalem, de génération en génération. Je vengerai leur sang, que je n’avais pas encore vengé. » Et le Seigneur aura sa demeure à Sion. »
Voilà une prophétie de Joël réconfortante. Nous ne comprenons pas tous les symboles de ce texte mais nous comprenons qu’un jour, le Seigneur fera justice, que nos actes bons seront récompensés et que nos actes mauvais pourront être pardonnés si nous le voulons.
Quand on a dit cela on est renvoyé au présent. Finalement, “aimer son prochain comme soi-même” représente bien le premier article du code de la route du bonheur, pour ici-bas et pour l’au-delà. Et son corollaire s’énonce ainsi : “Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse à toi-même.” Voici comment un jeune bambin, le dernier de la maisonnée, l’enseigna à sa manière, bien sagement, au chef de famille. Autour de la longue table de la salle à manger, dans la ferme familiale, les grands-parents, les enfants, les petits-enfants prennent leurs repas à heures fixes. Le chef de famille règne en bout de table, veillant au bon déroulement des agapes. Il surveille tout particulièrement le grand-père, qui casse régulièrement son assiette ou son verre depuis qu’il est atteint des tremblements de la maladie de Parkinson. Une fois de plus ce jour-là, l’assiette tombe et se brise en morceaux. Excédé, le père ordonne à sa femme de donner au grand-père maladroit une assiette en bois. Personne, bien sûr, n’ose faire la moindre remarque… Quelques jours plus tard, cependant, au coin de la cheminée, le plus jeune des petits-enfants – six ans, peut-être sept – paraît très occupé, très concentré, un petit couteau d’une main, un rondin de bois de l’autre. Intrigué, le père fronce les sourcils et lui demande : ‘Que fais-tu donc, avec ce morceau de bois ? – Je creuse ton assiette pour quand tu seras vieux”, répond l’enfant, candidement, sagement.
Comment éviter alors la catastrophe ? Il doit bien y avoir une voie juste… C’est peut-être celle qu’ont su inventer les deux frères de ce conte oriental. Deux frères dont l’un était célibataire et l’autre marié possédaient une ferme dont le sol fertile produisait du grain en abondance. Une moitié du grain allait à l’un des frères et une moitié à l’autre. Au début, tout alla bien. Puis, de temps à autre, celui qui était marié commença à s’éveiller en sursaut au cours de la nuit et à penser : “C’est pas juste. Mon frère n’est pas marié et il reçoit la moitié du produit de la ferme. Moi, j’ai une femme et cinq enfants, et j’ai toute la sécurité dont j’ai besoin pour mes vieux jours. Mais qui prendra soin de mon pauvre frère, quand il vieillira ? Il lui faut épargner pour l’avenir beaucoup plus qu’il ne le fait actuellement ; aussi ses besoins sont manifestement plus grands que les miens.” Sur ces pensées, il sortait du lit, se glissait furtivement chez son frère et déposait un plein sac de grain dans la réserve de celui-ci. Le célibataire commença lui aussi à subir semblables attaques nocturnes. De temps à autre, il était tiré de son sommeil et se disait en lui-même : “C’est tout simplement pas juste. Mon frère a une femme et cinq enfants et il reçoit la moitié du produit de la terre. Moi, je n’ai que moi-même à soutenir. Alors, est-il juste que mon pauvre frère, dont les besoins sont manifestement plus grands que les miens, reçoive exactement la même chose que moi ?” Puis, il quittait le lit et déposait un plein sac de grain dans la réserve de son frère. Un jour, ils se levèrent du lit en même temps et se retrouvèrent face à face, un sac de grain sur le dos !
Voilà une belle façon d’anticiper le moment de la Justice de Dieu, ce jour où le vin nouveau ruissellera sur les montagnes, le lait coulera sur les collines. Tous les torrents de Juda seront pleins d’eau, une source jaillira de la maison du Seigneur ….ce jour où le ciel et la terre seront ébranlés, mais où le Seigneur sera un refuge pour son peuple, une forteresse pour les fils d’Israël.
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12 octobre 2025 28° C Jésus Prêtre
Frères et sœurs, nous connaissons bien ce récit de guérison des dix lépreux. Et nous comprenons facilement que Jésus nous invite à la gratitude. Il nous encourage à la reconnaissance. Mais cela pose un peu question : après tout, les neuf lépreux guéris ont obéi à Jésus puisqu’il leur avait dit d’aller se montrer aux prêtres. « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Alors je vous donne l’explication assez originale que nous donnait le Père Jean Galot, prêtre jésuite qui nous enseignait la Christologie, c’est-à-dire le mystère de la personnalité et de la mission de Jésus. Il fait remarquer que ce lépreux, dès qu’il a été guéri, a eu l’intuition que désormais le seul prêtre c’est Jésus. Fini le sacerdoce qui se déployait au Temple de Jérusalem. Cela ne se terminera effectivement qu’en 70, c’est-à-dire 35 ans près la mort de Jésus, mais l’épitre aux Hébreux explique en long et en large que Jésus est désormais le seul Grand-Prêtre.
Parmi les perles du bac il y a celle-ci : « Qu’est-ce qu’un druide ? Réponse d’un garçon de terminale : « Un prêtre à l’état sauvage »… ! Le Père Paul Best avait été nommé curé d’un gros bourg et de plusieurs villages alentour. Le dimanche suivant son installation dans le plus important des clochers, il s’en va dire la messe dans une des églises qu’il doit aussi desservir. Comme il n’y est encore jamais allé, il part plus tôt pour être sûr de trouver la clef de la sacristie, d’avoir le temps de vérifier que la sonorisation fonctionne bien, de se mettre au courant des habitudes auprès de la dame qui s’occupe de la sacristie, et d’être prêt à l’heure. Il arrive sur la place de l’église, et se gare tranquillement. Les rues sont quasiment désertes, mais en sortant de sa voiture, il aperçoit un homme en bleu de travail qui pousse sa brouette. Heureux à l’idée de faire connaissance de son premier paroissien, il s’avance vers lui, lui tend la main en disant : « Je suis votre nouveau curé »… Le paroissien en question s’arrête, pose sa brouette, mais il dit au curé un peu interloqué : « Je ne serre pas la main au chef des druides »… Dans toutes les cultures et les religions, des hommes ont été chargés de mettre le peuple en lien avec la divinité et désignés pour accomplir des rites sacrés. Mais le sacerdoce catholique est d’une toute autre nature. « Le prêtre n’est pas un sorcier, dit Guy Gilbert, mais un sourcier. » Il n’est pas l’homme du sacré, mais le disciple de Jésus qui a assez de candeur et de foi pour penser qu’il peut aussi être un apôtre. Le Père André Manaranche s’est rendu célèbre avec son livre « Prêtre à la manière des apôtres ».
Je garde précieusement le souvenir d’un petit Loïc. Il a six ans. Sa maman l’amène régulièrement à la messe. Au début des vacances de Toussaint il a aussi participé à la célébration d’éveil à la foi que j’animais. Le lendemain, il se retrouve chez une tante qui habite à une trentaine de kilomètres de chez eux. Loïc raconte à sa tatie ce qu’il a vécu la veille. Sa tante lui dit tout à coup : « Loïc, tu me parles de Pierre ; mais qui est ce Pierre ?… » Et Loïc, après deux secondes de réflexion et un haussement d’épaules explique : « C’est une sorte de Jésus qu’on trouve dans les églises » ! N’est-ce pas une belle définition du prêtre ?
Le Cardinal Sarah souligne : le prêtre n’est pas « un autre Christ », mais « le Christ lui-même » et il ne dit pas « ceci est le corps de Jésus », mais « ceci est mon Corps ». Il n’y a pas cependant de « transsubstantiation » du prêtre au Christ, car dans la transsubstantiation, le pain est changé au Corps, tandis que dans l’ordination la personne du prêtre demeure, et c’est par l’Esprit Saint en vertu d’une alliance indissoluble que le Christ est toujours avec lui et en lui pour rendre présent son Sacrifice et son Sacrement au bénéfice de toute l’Église, quels que puissent être par ailleurs les héroïsmes ou les trahisons du prêtre. Le mystère du Sacerdoce se joue au niveau de son être objectivement consacré, et non pas au niveau de son agir saint ou pécheur.
Un jour, pendant la messe, un petit garçon dit à sa maman, en regardant le prêtre célébrer : « Maman, je voudrais bien être prêtre. » Intérieurement, la maman se dit : « Amen, merci Seigneur. Comme c’est formidable, je ne suis pas digne d’une telle grâce. » Et à ce moment-là, elle entend l’enfant continuer : « Oui parce qu’un prêtre, ça ne travaille que le dimanche. »
Le ministère du prêtre est irremplaçable. Prenons une comparaison : C’est la guerre. Un père est fait prisonnier. Dans sa famille, on s’organise : épouse et enfants se répartissent les tâches et tentent de suppléer son absence. On ira jusqu’à embaucher quelqu’un pour les gros travaux. Cependant, la situation est-elle devenue normale ? Etre père, est-ce seulement un ensemble de tâches que des suppléants pourraient assumer ? N’est-elle pas plutôt une présence aimante, près d’une épouse et des enfants ? Il en est de même du prêtre dans l’Eglise. Il n’est pas d’abord celui qui fait ceci ou cela. Signe vivant du Christ, il est consacré, ordonné pour être cette présence aimante et active de Jésus ressuscité au cœur de sa famille. Amen !
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Lundi 13 octobre 2025 Jésus Dieu-Le-Fils
De la lettre de saint Paul apôtre aux Romains : « Paul, serviteur du Christ Jésus, appelé à être Apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu, à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome. Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David et, selon l’Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. Pour que son nom soit reconnu, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés. À vous qui êtes appelés à être saints, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. »
Pour commenter ce passage qui d’une densité rare, quelques lignes du livre du Père James Mallon Manuel de survie pour les paroisses : « Le philosophe catholique Peter Kreeft demanda un jour à un groupe d’étudiants : si vous deviez mourir cette nuit et comparaître devant Dieu, que répondriez-vous si Dieu vous demandait : « Pourquoi devrais-je t’accueillir en paradis ? ». Il rassembla leurs réponses. Une seule chose ressortait : il n’y avait que de mauvaises réponses. Elles concernaient toutes des choses que nous faisons pour Dieu et ne mentionnaient pas ce que Dieu avait accompli pour nous par son Fils Jésus-Christ. Malheureusement, j’ai rencontré cette incompréhension, ou méconnaissance dans ce cas-là, à des nombreuses reprises dans ma vie de prêtre. C’est une forme de néopélagianisme dont le point de départ est l’absence de conviction que nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes. Plutôt que d’accueillir notre sauveur par la foi et l’expérience de cette foi dans la charité par de bonnes actions, nous faisons tout notre possible pour être « sympathiques ».
Au fond d’eux-mêmes, beaucoup croient qu’à moins d’être une espèce de monstre moral comme Hitler, nous méritons tous d’être sauvés simplement parce que nous sommes des gens très sympathiques. Le salut nous est dû, non pas pour ce que Dieu a accompli, ni même pour nos bonnes actions, mais pour ce que nous n’avons pas fait (c’est-à-dire de très très mauvaises choses). Ce néopélagianisme se manifeste donc de deux façons. D’abord chez le catholique traditionnel qui voit la vie chrétienne comme une fiche de score avec sa propre économie du salut. Je fais certaines choses pour Dieu (aller à la messe, être gentil, dire mes prières une fois de temps en temps), puis Dieu me fait entrer en paradis. Deuxièmement, chez le catholique postmoderne qui fonde sa compréhension de la grâce et du salut non sur les Ecritures ou le dogme, mais sur son sens de l’autonomie absolue et de la gentillesse fondamentale. Dieu est mon pote qui ne me demande rien de plus que d’être « en accord avec moi-même » et qui me laissera évidemment continuer à faire la fête au paradis.
Trois conséquences
Le néopélagianisme de notre temps a eu trois conséquences.
Si l’économie du salut est vue comme un billet que l’on doit composter pour remplir les conditions minimales du salut, on entretiendra une culture minimaliste. Ce n’est pas une foi d’alliance. Ce n’est pas la vie vécue en relation avec le Dieu qui dit : « Je suis ton Dieu, c’est moi qui t’ai choisi. » Fondamentalement, c’est du paganisme sous une fine couche de chrétienté. Dans l’antiquité, les dieux étaient manipulés pour accorder des faveurs par des signes extérieurs sans aucun lien avec les dispositions du cœur. Le salut, la vie éternelle et les réponses aux prières sont trop souvent des faveurs extérieures recherchées en accomplissant des obligations extérieures. Et au moment où on a rempli les conditions minimales, tout s’arrête. La foi conventionnelle enracinée dans une relation personnelle conventionnelle avec Dieu dans une communauté conventionnelle, ne peut jamais être efficace ou suffisante. C’est une religion extravagante, établie en Dieu qui proclame sa soif insatiable de nous dont la soif ne peut être étanchée que par lui. C’est le seul type de foi qui peut aspirer à une vraie sainteté. C’est le seul type de foi qui cherche à tout donner et à tout faire.
Deuxièmement, les personnes qui pensent être justifiées par leurs actions ou leur « sympathie » ne connaîtront jamais la véritable audace de la miséricorde de Dieu, …la joie, signe d’une vie authentiquement chrétienne, ne sera ni remarquée ni transmise. Le chant joyeux de louange à Dieu pour la grâce du salut ne sort jamais de la bouche de celui qui n’a pas besoin d’une telle grâce. Je crois sincèrement que c’est la raison pour laquelle tant de bouches restent fermées dans nos églises le dimanche matin. Trop de fidèles n’ont littéralement rien à chanter.
Troisièmement, … pourquoi être surpris que beaucoup de catholiques fassent preuve de peu d’enthousiasme pour l’appel à la nouvelle évangélisation ? Parce que seuls les évangélisés peuvent évangéliser… la Bonne Nouvelle devient un poids seulement si nous ne pouvons la partager.
Alors comment nous débarrasser du pélagianisme ? en annonçant le kérygme le coeur du message à temps et à contretemps. Le Fils de Dieu est né selon la chair, Il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts. Il est Jésus Christ, notre Seigneur.
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