2 novembre 2024 Des messes pour les défunts

L’histoire suivante est véritable. Elle a été racontée à Sœur M. Veronica Murphy par une sœur âgée qui l’a entendue des lèvres mêmes du défunt père Stanislas Père du Sacré-Coeur.  Un jour, dans un petit village du duché du Luxembourg, un capitaine des gardes forestiers était en grande conversation avec le boucher alors qu’une vieille femme arrive. Le boucher demande à la vieille dame ce qu’elle veut. Elle lui dit qu’elle veut un petit morceau de viande mais qu’elle n’a pas d’argent pour payer.

Le capitaine trouve cela comique. « Seulement un petit morceau de viande, mais combien allez‑vous lui en donner ? »  dit‑il au boucher.

La vieille dame dit alors au boucher : « Je suis désolée de n’avoir pas d’argent mais je vais entendre la Messe pour vous. » Comme le boucher et le capitaine sont indifférents à la religion, ils commencent à se moquer de la vieille femme.

« Très bien » dit le boucher « Allez entendre la Messe pour moi et revenez, je vous donnerai autant que la valeur de la Messe. »

La femme va donc entendre la Messe et revient trois quarts d’heure plus tard. Elle s’approche du comptoir et le boucher dit: « Maintenant nous allons voir. »

La femme prend un morceau de papier et écrit dessus: « J’ai entendu la Messe pour toi. » Le boucher place le papier sur un côté de la balance et un os sur l’autre côté, mais le papier est le plus lourd. Ensuite il met un morceau de viande au lieu de l’os, mais le papier est toujours le plus lourd.

Les deux hommes commencent à avoir honte de leurs moqueries mais continuent leur jeu. Un gros morceau de viande est placé sur la balance mais le papier est toujours plus lourd. Exaspéré, le boucher examine la balance mais la trouve normale.

« Que voulez‑vous, ma bonne dame ? Est-ce que je vais devoir vous donner un gigot de mouton entier ? » II place donc le gigot de mouton sur la balance, mais le papier est toujours le plus pesant. II met un morceau de viande encore plus gros, mais le poids demeure toujours du côté du papier. Cela impressionne tellement le boucher qu’il se convertit et promet à la femme de lui donner de la viande chaque jour.

Le capitaine ce jour-là est parti de la boucherie lui aussi converti et il devint un fervent de la Messe quotidienne. Deux de ses fils devinrent prêtres, un Jésuite et l’autre un père du Sacré‑Cœur.

Plus tard, quand ses enfants devinrent prêtres, le capitaine leur conseilla de bien dire leur Messe chaque jour.

            Paul Claudel, dans une lettre qu’il adressait à un prêtre en réponse à un courrier dans lequel le prêtre faisait part de son découragement, lui écrivait : « « La messe que vous dites chaque matin déverse non seulement sur votre village, mais sur l’humanité tout entière, sur le purgatoire qu’elle dépeuple, un torrent de bénédictions inestimables et incommensurables…. »  Le purgatoire qu’elle dépeuple… !

Que Dieu  purifie les défunts de leurs fautes, sanctifie tous les recoins de leur être, sur la base de la prière de l’Eglise dont la source et le sommet est la messe n’est pas étonnant puisqu’il a choisi de nous sauver en famille. Nous entrons dans le Mystère (c’est-à-dire la réalité) du Salut en étant inscrits dans le Corps du Christ : « Si un membre souffre, explique saint Paul, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie ». (1 Co 12,26)

            Quelle grâce de savoir que nos défunts sont entrés dans la Vraie Vie et que s’il y a encore des liens qui les retiennent par suite des fautes qu’ils ont commises de leur vivant, les liens de nos complicités dans le mensonge, la jalousie, l’égoïsme, le matérialisme ou l’orgueil, nous pouvons contribuer à les dénouer en offrant le Sacrifice de « Celui qui est notre Paix » (Eph 2,14) « Par Lui en effet, les uns et les autres nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit. Et donc vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu ». (Eph 2,18-19)   

            Nous sommes tout à fait pour le port de fleurs au cimetière ou l’achat de plaques funéraires, comme signes d’espérance en la Vie et hommage de fidélité, mais le plus beau cadeau pour nos défunts n’est-ce pas l’offrande de messes ?

L’eucharistie nous fait passer ensemble de l’enfermement (quel mot tellement expressif : le mal nous recroqueville sur nous-mêmes et « l’enfer me ment » le mal m’induit en erreur !) à la « vie Trine », la vie de la Trinité. ! Rappelons-nous bien que les offrandes de messes sont affectées exclusivement à la subsistance matérielle des prêtres: ils en ont réellement besoin pour vivre, en cette période de vaches maigres où les ressources de l’Eglise diminuent en même temps que le nombre de fidèles. L’offrande de messes pour les défunts permet qu’ils entrent dans la Vie, on vient de le dire, mais elle assure aussi concrètement que le Pain de Vie soit encore accessible ici-bas pour les vivants !

Les bonus : Trois clés pour comprendre le purgatoire – YouTube

Prier dans la ville
Vivre avec nos morts  – jour 3 Parler avec nos morts
Don Paul Denizot Don Paul Denizot Recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon
« Dieu qui est riche en pardon et qui veut le salut de tous, nous implorons ta grande bonté : à nos frères, nos parents et bienfaiteurs qui ont quitté ce monde, accorde, par l’intercession de la Vierge Marie et des saints, d’avoir part au bonheur du ciel pour l’éternité. » Oraison de l’office des défunts Méditation Est-ce que les morts nous voient ? Écouter la méditation Qui n’a pas été touché par la chanson de Céline Dion “Parler à mon père” ? Elle exprime tous ses souhaits les plus fous comme passer l’océan, décrocher la lune et même sauver la terre, mais le rêve qui lui tient le plus à cœur, c’est de parler à son père défunt. Si cette chanson nous touche, c’est qu’elle ose aborder la question de la relation avec nos défunts et de ce que nous aimerions pouvoir échanger avec eux. Est-ce une illusion, un regret de ne pouvoir le faire puisque c’est trop tard et que finalement nous restons seuls avec le cœur lourd ? N’y aurait-il pas une réelle possibilité de toucher encore le cœur de ceux que nous avons aimés par-delà la mort ?  À Montligeon, combien de personnes nous font part de leur désir de savoir ce qu’aurait décidé leur conjoint ou leur père défunt dans telle ou telle situation ? Pourtant, une veuve m’a dit : « Quand vous accueillerez les jeunes veuves, dites-leur de ne pas chercher à faire comme aurait fait leur mari. » Elles doivent désormais décider seules, même si c’est dur. Cependant, la foi nous enseigne que nous pouvons toujours, par nos prières, toucher le cœur de ceux que nous avons aimés. La prière ouvre à une communion qui est plus profonde qu’une simple communication, comme parfois nous faisons l’expérience que la présence se passe de mots. Si je pouvais parler quelques instants à ceux que j’ai aimés, que leur dirais-je ? Des choses qui se purifieraient sans doute progressivement. Je commencerais peut-être par leur faire part de mes émotions : tristesse, colère, incompréhension… Je leur raconterais aussi des choses ordinaires de ma vie. Mais finalement, je découvrirais l’essentiel : je te remercie, je te demande pardon, je te pardonne, je t’aime et prie pour moi. Partagez cette méditation avec vos proches : 
par WhatsApp   par e-mail   par Facebook   par X